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Le magazine de l'innovation hospitalière
Confort

QVT : la politique remarquable du GHPSJ


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Vendredi 21 Mai 2021 à 15:26 | Lu 362 fois


Fortement engagé auprès de ses salariés, le Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph (GHPSJ) multiplie depuis des années les actions en faveur de la qualité de vie au travail et de la prévention des risques professionnels, avec plusieurs initiatives notables. Rencontre avec Jean-Patrick Lajonchère, le directeur général de cet ESPIC situé dans l’est parisien, et Jean-Philippe Sabathé, le responsable de la Prévention des risques professionnels.



Jean-Patrick Lajonchère, directeur général du GHPSJ. ©DR
Jean-Patrick Lajonchère, directeur général du GHPSJ. ©DR
Pourquoi cette politique active en faveur de la qualité de vie au travail (QVT) ?
Jean-Patrick Lajonchère : Parce que l’hôpital est une entreprise humaine, qui réunit des personnes prenant en charge ceux en souffrance. Cela est aujourd’hui plus vrai que jamais, alors même que l’hôpital est un milieu difficile. L’année 2020 a été éprouvante, et 2021 continue d’être marquée par la crise épidémique et le départ de nombreux professionnels. On arrive généralement à l’hôpital par vocation, on le quitte bien souvent à cause des conditions de travail. C’est pour cela que s’occuper de la QVT, et plus largement des risques professionnels, est essentiel.

Jean-Philippe Sabathé : La QVT ne peut en effet se penser seule, elle doit être accompagnée et s’inscrire dans une véritable politique autour de la prévention des risques professionnels, dans toutes leurs dimensions. Travailler sur les accidents d’exposition au sang, les troubles musculo-squelettiques, sont autant d’actions primordiales qui sont ensuite complétées par des initiatives entrant dans le champ de la QVT.

Justement, quels types d’actions QVT menez-vous en priorité ?
Jean-Patrick Lajonchère : Toutes les actions sont importantes, mais celles qui ont le plus d’impact sur le quotidien de nos agents sont certainement celles liées à la gestion des plannings. Pour que les employés puissent organiser leur vie personnelle et se projeter, nous avons ainsi opté depuis plusieurs années pour des plannings annualisés. En parallèle, et même si cela peut sembler élémentaire, nous publions deux fois par an un organigramme des fonctions et missions. À chaque fois nous y enregistrons des modifications, preuve, s’il en est, de l’importance d’un tel document à l’échelle d’un groupe qui compte près de 4 000 salariés – qui peuvent ainsi mieux se repérer. Par ailleurs, pour aller plus loin et garantir de bonnes conditions de travail, nous essayons de limiter le plus possible les postes vacants en intensifiant notre politique de recrutement. Nous lançons d’ailleurs une grande campagne de communication autour du recrutement, avec notamment de courtes vidéos postées sur les réseaux sociaux pour que les futurs candidats puissent se rendre compte rapidement de l’ambiance et de la réalité des services du GHPSJ.

Sur un autre registre, le département Risques professionnels du GHPSJ compte une ergonome. Pourquoi ce choix ?
Jean-Philippe Sabathé : Parce qu’il s’inscrit tout naturellement dans notre démarche QVT. Notre ergonome travaille et accompagne au quotidien tous les professionnels de l’hôpital. Les outils, les locaux, font en effet partie intégrante de la QVT et doivent être pensés pour être les plus simples, les plus pratiques et les plus agréables possible. Il faut dire qu’avec ses jardins, son verger, son potager et sa chapelle, l’hôpital Paris Saint-Joseph jouit d’un cadre exceptionnel, rare au sein de la capitale et d’autant plus apprécié par nos salariés – qui en sont satisfaits à près de 85 %, d’après l’enquête de satisfaction du personnel que nous menons tous les deux ans. Bientôt reconstruit au Plessis-Robinson, dans les Hauts-de-Seine, l’Hôpital Marie-Lannelongue devrait lui aussi bénéficier d’un cadre unique. Il a, par exemple, été décidé de réserver le dernier étage pour l’usage exclusif du personnel, avec une cafétéria, des terrasses, une salle de sport et une « Bulle du Personnel ». Une telle décision démontre, une fois de plus, l’ancrage réel de notre politique QVT au quotidien.
 

Jean-Philippe Sabathé, responsable de la prévention des risques professionnels du GHPSJ. ©DR
Jean-Philippe Sabathé, responsable de la prévention des risques professionnels du GHPSJ. ©DR
En quoi consiste plus particulièrement cette « bulle » du personnel ?
Jean-Patrick Lajonchère : Elle a vu le jour à l’hôpital Paris Saint-Joseph, lors de la première vague épidémique du printemps 2020. Il nous avait alors paru nécessaire d’avoir un espace dédié à tous nos salariés, soignants ou non. Le Dr Marguerite d’Ussel a été à l’initiative du projet et l’a porté avec notre soutien. Cette « Bulle du Personnel » est aujourd’hui pérennisée et propose un accompagnement psychologique, des actions de bien-être comme des séances d’hypnose ou de relaxation, etc.

Jean-Philippe Sabathé : Elle est donc ouverte à tous les salariés et enregistre entre 90 et 100 passages chaque jour. Plusieurs personnalités se sont d’ailleurs intéressées au dispositif et sont venues le visiter, dont sa marraine Anne Roumanoff. Le projet a depuis pris une réelle ampleur avec l’inauguration de la deuxième « Bulle du Personnel » à l’Hôpital Marie-Lannelongue le 4 mai 2021.

La crise sanitaire a-t-elle engendré d’autres changements en matière de QVT ?
Jean-Patrick Lajonchère : Oui, sans conteste. Nous avons par exemple dû mettre rapidement en place le télétravail pour les postes où cela était possible. Un cap a été franchi et, pour que cela perdure, j’ai demandé aux services support d’organiser 20 % de télétravail au sein de leurs équipes de façon pérenne. De nombreux salariés de notre groupe sont en effet aux abords de Paris. La possibilité d’avoir une journée de télétravail par semaine est donc, pour beaucoup de nos agents, synonyme de plusieurs heures de transports en moins. Mais il y a aussi des professionnels qui ne peuvent pas télé-travailler. Pour tenir compte de cette situation, la politique de télétravail a été mise en place en concertation avec l’ensemble des équipes, pour qu’elle soit claire et transparente pour tous.

Est-ce là, à votre sens, un levier essentiel pour une meilleure qualité de vie au travail ?
Jean-Patrick Lajonchère : Bien sûr. Assurer la collaboration de tous et avoir un bon maillage dans tous les services est indispensable pour mener à bien une vraie politique RH, qui prenne en compte les salariés dans toutes les démarches.

Jean-Philippe Sabathé : L’engagement collectif, y compris celui de la direction, est d’ailleurs l’un des points forts de notre établissement, qui n’hésite ainsi pas à s’engager dans des projets de longue haleine. Sur le champ des risques professionnels, nous avons mis en place certaines initiatives sur le long terme. Pouvoir se laisser ce temps, se donner cette patience, tout en conservant une grande réactivité pour prendre si nécessaire des chemins plus courts, est assurément un atout précieux pour se révéler et être plus libre dans ses actions.
 
Article publié dans le numéro de mai d'Hospitalia à consulter ici

 







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